C’est surtout pour tenter de m’en guérir, mais peut-être aussi pour la comprendre que je tente une nouvelle fois d’écrire régulièrement dans mon blog. Régulièrement… bon, ça commence bien.
J’ai ressenti ces derniers jours un sentiment d’urgence et d’instabilité que je n’avais pas ressenti depuis trop longtemps. Le sentiment de « passer à côté », de m’encroûter, de ne pas participer du monde qui m’entoure. J’en parlerai peut-être une autre fois, mais je crois que ce sentiment m’anime depuis l’adolescence, alors que déjà je me sentais « vieux », échoué hors de l’enfance, contraint de lutter continuellement pour faire de chaque jour un petit monde nouveau plutôt qu’une étape négligeable du grand projet de devenir adulte.
Lorsque je pense au mot « routine », je vois l’image d’un lièvre qui repasse sans cesse dans les mêmes sentiers, que lui-même crée et maintient par la simple action de les emprunter. On pense aux animaux comme des êtres libres; même les oiseaux migrateurs ne font rien d’autre que circuler dans une géographie rétrécie, terriers, tunnels, couloirs migratoires.
Je pense à une sorte de film d’abord ténu, presque imperceptible, comme la démarcation entre l’huile et l’eau. Puis, avec le temps, ça s’apparente davantage à une pellicule plastique qui m’enserre dans un parcours figé. Ce film, posé sur des visages familiers, en fait des inconnus.
Cette barrière peut devenir si dure que l’on se croit dans un jeu vidéo, pleins de portes qui ne s’ouvrent pas, de murs ornés d’un papier peint au motif « forêt » et de visages qui ne disent rien. Moi aussi, je suis un visage qui ne dit rien.
Je ne sais pas comment lutter contre la routine, comment tracer sans cesse des chemins de traverse – au risque permanent de les voir se transformer en tunnels silencieux et solitaires. Je me dis qu’il ne s’agit que de se laisser changer par les autres, de voyager, d’aimer. Ce n’est pas facile. J’ai besoin de tout mon temps libre pour me rappeler que oui, peut-être, je suis libre.
dimanche 17 janvier 2010
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Je ne crois pas tant que c'est la routine qu'il faut combattre, mais plutôt l'automatisme. On peut avoir une "routine" enrichissante tout comme on peut avoir une vie toujours en changement et en mouvement, mais sans pouvoir retirer quoi que ce soit sur le plan personnel.
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