dimanche 14 juin 2009

Un village fantôme

L'endroit se nomme Chulliyache, à 15 minutes de route de Sechura. On y accède par une mauvaise route de terre, avec de chaque côté une vaste plaine croûtée de sel. La première impression est un choc, alors qu'on traverse un ensemble de ruines, des murs de béton à demi dissous par la pluie et le vent. On reconnaît des entrepôts, des maisons, des édifices divers, mais plus aucune peinture ni aucun toit, comme les ruines de Pompéi. Par endroits les briques de ciment sont tellement fondues qu'elles découvrent leurs parties les plus dures, petites pierres et coquillages.

On peut se perdre dans ce village fantôme, entrer dans les maisons envahies par la végétation épineuse, coquilles vides sans meubles, portes ou peinture, mis à part quelques graffitis. Le sable de la plage a tout envahi et bouche presque certaines entrées. El Niño est passé par ici en 1983, et la tempête a été si forte qu'elle a détruit presque tout le village. Les ruines dans lesquelles je déambule n'en sont qu'une petite partie: ce qui était la place centrale se trouve désormais sous l'eau, à près de deux cents mètres de la côte.

Je retourne voir les autres sur la plage, le soleil sort enfin, c'est déjà la fin de l'après-midi. La mer est lumineuse, les quelques bateaux sont des taches sombres, avec leurs voiles translucides à contre-jour. Je salue un vieux adossé au mur d'une maison de paille tressée; il y en a quelques-unes que des familles de Sechura utilisent pour s'abriter lors de leurs sorties à la plage. C'est déjà le temps de partir! Denis emporte avec lui un crâne de pélican tout blanchi par le soleil, qui lui fait une sorte de masque de carnaval. Ça me semble un souvenir très approprié pour un lieu si étrange!

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