Nous sommes sortis de Piura aujourd'hui. Il n'a pas fallu longtemps pour nous rendre compte que le centre de la ville, avec la place d'armes, l'église aux teintes pastel, les dizaines de restaurants et de pharmacies, les enfants et les jeunes dans leurs uniformes colorés d'écoliers... c'est un monde à part. En dix minutes de routes, nous étions dans les champs. L'air est devenu plus pur, le soleil, plus dur encore.
L'asphalte de la route et les champs de coton ou de pommes de terre semblent posés sur la poussière sèche et pâle. Le désert qui environnait autrefois Piura ressort par endroits. Quelques personnes mènent des bandes de vaches et de chèvres sur le bord de la route ou attendent sous les arbres que la chaleur diminue.
Nous nous arrêtons à Chimbila pour y visiter un atelier de poterie. 45 personnes, regroupées en coopérative, y pratiquent encore des techniques issues de la culture tallán vieille de plus de 5 siècles. Ici, plus d'asphalte, mais de la terre sèche qui s'envole sous les pneus du 4x4 et nous accompagne, poussée par le vent. Elle laisse un goût légèrement acide et métallique dans la bouche. Plus de béton ni de ciment, mais de la terre glaise mouillée et plaquée sur des murs de bambou. Nous traversons quelques rues étroites, avec de chaque côté des maisons tellement basses que notre camionnette les surplombe presque. Nous devons bientôt nous arrêter et continuer à pied; devant nous les rues sont éventrées pour y installer des égouts et des canalisations d'eau.
La glaise est partout dans l'atelier de poterie. Les murs sont en glaise, la vaisselle, le sol. Les vases, encore humides, sont énormes... Impossible de les transporter seul! Avant le verre ou le plastique, on y conservait l'eau et on y préparait la chicha, une boisson de maïs fermenté. Ces pièces de poterie sont désormais souvent exportées, en Amérique du Nord ou en Europe où elles valent cent fois le prix de vente de l'artisan.
C'est déjà le temps de repartir! Je prends une photo de petites filles curieuses qui nous suivaient depuis un certain temps en parlant à voix basse de nos yeux ou nos cheveux. Un ouvrier me demande du fond de sa tranchée de le prendre en photo. Je grimpe dans la boîte arrière de 4x4. La poussière me suit toujours avec son petit goût acide...
mardi 26 mai 2009
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire