Petit dimanche tranquille, de soleil brûlant, un peu solitaire et ennuyeux... mais propice à la réflexion et à l'observation.
Piura, l'esprit de groupe et le commerce: les magasins tendent à se regrouper sur une rue ou un coin de rue; sur un tronçon de Sánchez Cerro se concentrent une quinzaine de lunetteries; sur Arequipa, les boutiques de chaussure; plus loin, les rôtisseries; ailleurs, les vendeurs de crème glacée et de motocyclettes. Je me demande comment la ville s'est organisée de cette façon, mais ça me semble très pratique! L'esprit de groupe ne s'arrête pas là: les feux rouges se regroupent aussi; trois sur une même avenue, puis plus un seul. Les arbres, dans les parcs. Les filles sur les bancs de la place d'armes et les gars sur le terrain de fútbol. On ne fait pas grand-chose tout seul, surtout pas rentrer chez soi tard le soir.
La musique: il y en a partout! Notre voisin immédiat a une école spécialisée dans la marinera, une danse folklorique où la femme est en robe garnie et l'homme tout de chic vêtu. De temps en temps, on entend pratiquer l'orchestre de cuivres et les cris du professeur qui marque les temps ou son insatisfaction, je sais pas. Lorsque je monte sur le toit de la maison, là où Roxana lave nos vêtements et les mets à sécher et où je vais faire mes exercices de capoeira, on entend de la musique sortir de différents points du quartier. Cela devient parfois un véritable paysage sonore qui se déploie quand on tend bien l'oreille. D'un côté, sorti d'une maison, du reggaeton. Dans la rue, mobile, un sifflet ou une chanson pour vendre du pain, des bonbons ou de la crème glacée, ou encore pour aiguiser les couteaux. La radio d'un taxi qui passe ou qui attend son client. Des cris et des rires, des pas de courses dans l'allée devant la maison, en contrebas. L'une des choses qui me plaisent le plus ici (et partout où je suis allé en Amérique latine), c'est l'ouverture de l'espace à l'air, à la musique et à la vie. Les propriétés sont bien sûr toujours clôturées, mais pas hermétiques comme au Canada.
Sortie à l'école primaire/secondaire San Ignacio de Loyola aujourd'hui pour une danse d'ouverture de la saison sportive. On a à peine l'impression d'y voir plus d'enfants que d'habitude, tant ils sont déjà partout. Le soleil m'empêche d'en profiter pleinement; la piste de danse est un four à ultraviolets pour le seul gringo dans l'assistance! Ma grande soeur d'accueil essaie de m'expliquer quelques aspects techniques de la cumbia, mais je ne comprends rien avec la musique et les cris qui nous environnent; c'est au sujet de mon bassin et de mes épaules. La cumbia, c'est la règle de trois: pieds, bassin, épaules. Je les ai assez mobiles, mais aujourd'hui l'envie de manque de faire mon numéro de grande asperge blanche, pas assez évoluée pour retirer quelque chose de son exposition au soleil, genre photosynthèse ou appendices comestibles.
dimanche 31 mai 2009
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire